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association des apiculteurs des Îles Loyauté
27 février 2013

Réunion de coordination "dengue" - 22 février 2012

Réunion «  coordination dengue  » vendredi 22 février à la mairie

Participants  : Brigitte Hnawia (Commune), Isabelle de Frémicourt (DPACASS), Matial Ehnyimane et Upan Kaemo (DDE), Jean-Pierre Hnawia et Ludovic Verfaille (AAIL)

 

  • Point sur la réalisation des traitements insecticides (Brigitte)  : actuellement, tous les appareils sont en panne, le technicien en charge sera là lundi et les traitements pourront commencer à partir de jeudi après-midi, sous réserve de l'absence de pluie. Même sans appareil, le personnel peut passer dans les zones à dengue pour la recherche des gîtes larvaires.

  • Point sur la dengue (Isabelle)  : actuellement, la situation explose, plus de 2000 cas sur le territoire. Ceci est dû au fait qu'il y a eu des cas de dengue, à bas bruit, toute l'année dernière  : dès le retour des jours chauds en novembre, ça a démarré très fort. Lifou est plus touché qu'Ouvéa et Maré, dans le sens où il n'y a pas eu de traitements anti-moustiques pendant tout le mois de janvier.

  • Les traitements anti-moustiques sont un luxe, un «  confort des pays riches  », qui rassurent les gens et détruisent ponctuellement les moustiques adultes, notamment les Aedes egyptii (petits moustiques à pattes rayés, qui font peu de bruit et piquent le jour là où la peau est fine et qu'il y a peu de graisse) qui transmettent le virus de la dengue. (note de Ludo  : ça tue aussi les insectes prédateurs des moustiques, et bien sûr... les abeilles !). Les moustiques ayant un rayon d'action de 200 m, il faut traiter large autour des maisons des malades pour tuer tous les moustiques contaminant.

  • La vraie lutte, efficace à long terme, est la chasse aux gîtes larvaires... Les femelles moustiques pondent dans de l'eau claire, stagnante, à la lumière, en petite quantité. La rosée du matin dans l'herbe haute peut suffire. Les gîtes classiques sont  : les tôles ondulées, gouttières sales, sous-pots de fleurs, pneus, canettes, cocos, bénitiers décoratifs, bâches,  gamelles, jouets d'enfants, Broméliacées (ananas...), herbes hautes, etc... Les larves pouvant survivre 9 mois sans eau, vider l'eau ne suffit pas, il faut aussi passer la main ou essuyer pour faire tomber les œufs, les larves. Et ceci, deux fois par semaines...

  • Exemple véridique de Cuba  : (voir article dans le journal) après une épidémie sévère et la lutte obligatoire contre les gîtes larvaires (avec amendes et prison si récidive!), la dengue a disparu en 1 mois et les Aedes egyptii éradiqués en 3 mois  ! (en effet, ils ne vivent qu'à proximité des concentrations humaines, pas dans la forêt).

  • Comment reconnaître la dengue  ? Comme une grosse grippe, sans les signes respiratoires... Forte fièvre, douleurs et fatigue musculaires et derrière les yeux, forte fatigue, perte d'appétit, maux de têtes, parfois démangeaisons et plaques rouges, vomissements ou diarrhée, parfois signes hémorragiques car les plaquettes peuvent chuter (plus de coagulation du sang). Il ne faut jamais prendre d'aspirine à cause de cela, mais du paracétamol.
    Les malades doivent se protéger pour éviter la contamination des moustiques qui piqueront les proches  : répulsifs cutanés (Aérogard est l'un des plus efficaces) sur les parties découvertes, plaquettes et liquides à brancher (très bien tolérés), moustiquaires, spirales (attention aux asthmatiques et insuffisants respiratoires). Pour les bébés  : uniquement moustiquaire imbibée de répulsif.

  • Lorsque quelqu'un vient consulter pour une dengue, une prise de sang est faite et envoyée au labo pour confirmation du diagnostic du médecin par un sérologie. Le tube est envoyé avec une fiche de déclaration bien remplie (localisation précise de l'habitation et du lieu de travail, pour un traitement de ces zones ensuite), et le résultat du labo est transmis à l'Institut Pasteur qui transmet les cas de positivité à la DASS en 1 à 3 jours quand les cas ne sont pas encore trop nombreux. La DASS envoie ensuite la liste des cas positifs aux gestionnaires des dispensaires, qui transfèrent à leur tour vers les médecins et la Commune pour lancer le traitement. Idéalement, il y a trois traitements, à J0 (jour du résultat), J2 et J8.

  • Par rapport aux apiculteurs, le traitement insecticide a trois types de conséquences  : la perte des colonies en cas de passage du nuage insecticide sur les ruches, la perte d'orientation et/ou la mortalité des butineuses si le traitement est un peu plus loin et la contamination de la ruche de doses plus faibles de deltaméthrine et de gazole (utilisé comme agent mouillant). Il convient donc de déplacer les ruches qui seront à moins de 3-400 m d'une zone traitée, si possible vers une zone non habitée pendant la durée de l'épidémie (compter jusqu'à mai) pour éviter tous les risques.
    Idéalement, la transmission des cas positifs par mails devrait concerner le réseau d'apiculteurs, la DDE et le technicien du CPA afin de pouvoir déplacer les ruchers à temps. Il y a un souci de secret médical, mais vu l'utilité de ces mesures de bon sens, c'est OK.
    Le cas est plus compliqué encore pour les apiculteurs en transition bio, car si la deltaméthrine a une rémanence faible (3-4 jours), celle du gazole serait bien plus longue et inconnue...
    Martial et Upane ont montré la carte des cas de dengue, et la carte de position des ruchers  : tous les apiculteurs sont potentiellement concernés.

  • Les apiculteurs, dont le rucher est directement touché par les traitements insecticides, ont tout intérêt à ce qu'il y ait le moins de moustiques tigrés chez eux  : à eux de montrer l'exemple en éliminant les gîtes larvaire et débroussant autour de leur habitation. Leur exemple pourra sensibiliser les proches, en espérant que de nouvelles habitudes permettront ainsi de casser le cycle de la transmission de cette maladie, tout en évitant au maximum d'avoir besoin de recourir aux traitements insecticides. Jeudi 8 mars à 8h  : réunion de l'association des apiculteurs pour aborder notamment et prioritairement ce sujet...

 

A l'issue de la réunion, la correspondante des Nouvelles Calédoniennes (Angélique Rouquié) a questionné les membres pour faire l'article suivant :

Survie des abeilles

 

Addendums :

  • lors d'une réunion de Bio-Caledonia quelques jours plus tard, le cas des agriculteurs bios a été soulevé, puisque leur exploitation... ne peut être déplacée comme pour les ruches ! demande est faite de pouvoir intégrer ce réseau, afin d'être au courant en cas de traitement près de leur exploitation...
  • finalement, les appareils étaient en état de marche dès le 22, les traitements ont repris rapidement, et de nouveaux appareils sont en commande...



 

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